Les bornes Relais, ces conteneurs blancs que l’on trouve un peu partout en France, sont devenues un symbole de la collecte de vêtements usagés. Mais que deviennent réellement les vêtements que nous y déposons ? Découvrons ensemble le circuit des vêtements collectés, de la collecte à leur valorisation, en passant par le tri.
Le Relais récupère grâce à nos dons plus de 1 800 tonnes de textiles chaque semaine, ce qui représente 55 % de la collecte en France. C’est dix fois plus qu’il y a 30 ans, et pour cause la montée en force de la consommation de masse et de la fast fashion. Ainsi, on observe en même temps une baisse de la qualité, résultat les vêtements s’use plus vite et deviennent plus facilement jetables.
Enfin de déterminer l’avenir de ces jeans troués, chaussures trop petites ou pull taché, les textiles sont acheminés vers 14 centres de tri, pour connaître différents sorts selon leur état et leur qualité.
En effet, environ 60 % des produits triés sont jugés réutilisables en l’état. Ces vêtements sont alors revendus dans des friperies ou des boutiques solidaires, telles que les boutiques Ding Fring du Relais, ce qui représente 6% des produits. Tandis que la majorité, soit 54 %, est exportée, notamment en Afrique. Les vêtements exportés sont vendus à un prix moyen de 50 centimes le kilo, ce qui permet de répondre aux besoins des marchés internationaux tout en générant des revenus pour les associations de collecte. Les 40 % restants des vêtements, qui ne peuvent plus être portés car trop usés, abîmés ou ne répondant pas aux besoins du marché international de la fripe, sont revalorisés de différentes manières. Parmi ces vêtements, 26 % sont recyclés en matières premières pour la fabrication d’isolants thermiques et acoustiques, comme le Métisse®, un isolant à base de fibres de jeans. D’autres pièces, comme les pulls en laine, sont défibrées et détissées pour former de nouvelles pelotes de fil, offrant ainsi une deuxième chance aux vêtements en fin de vie. Bien que cette activité ne soit pas rentable pour le Relais, elle reste la seule solution actuelle pour éviter l’enfouissement de ces vêtements. En effet, fabriquer un jean avec du fil récupéré permet d’économiser l’eau nécessaire à la production du coton et du pantalon, soit environ 10 000 litres en moyenne pour un seul jean. Enfin, 10 % sont transformés en chiffons d’essuyage pour l’industrie. Une partie des textiles est également utilisée pour la production de granulés destinés au chauffage. Seulement 3 % des vêtements sont brûlés pour produire de l’énergie, et une infime part (0,5 %) est incinérée sans valorisation.
On remarque à travers ce schéma que le Relais possède également des centres de tri en Afrique, notamment au Sénégal, à Madagascar et au Burkina Faso. Les vêtements collectés sont d’abord triés en France pour déterminer s’ils répondent aux conditions climatologiques des pays importateurs. Une fois arrivés sur place, les fripes sont vendues aux populations locales, et les bénéfices sont réinvestis dans divers projets de développement local. Cette approche permet non seulement de donner une seconde vie aux vêtements, mais aussi de soutenir les communautés locales en finançant des initiatives de développement durable.
Pour conclure, les bornes Relais ne sont pas seulement des conteneurs pour vêtements usagés ; elles représentent un véritable levier pour une économie plus durable et solidaire. La revente des vêtements en bon état génère des revenus pour Le Relais, qui sont réinvestis dans ses missions sociales et environnementales. Le recyclage des vêtements abîmés permet également de créer de la valeur en transformant des déchets en nouveaux produits, contribuant ainsi à la réduction des déchets textiles et à la préservation des ressources naturelles. Sur le plan social, Le Relais joue un rôle crucial en offrant des opportunités de réinsertion professionnelle à des personnes en difficulté. En 2021, l’association a permis l’insertion de plus de 2 000 personnes en France, démontrant son engagement envers une société plus inclusive. Enfin, la collecte et le recyclage des vêtements usagés participent activement à la lutte contre le gaspillage et à la promotion d’une économie circulaire. En donnant une seconde vie aux vêtements, Le Relais contribue à la création d’un avenir plus vert et responsable. En soutenant les initiatives de Le Relais, nous pouvons tous jouer un rôle dans la construction d’une société plus durable et solidaire.
Source :
- Le Relais