Chaque été, la Pévèle (Hauts-de-France) se pare de bleu grâce aux magnifiques champs de lin. Cette année, malgré une météo capricieuse, les élégantes tiges d’un mètre de hauteur sont bien présentes. La demande en lin est exponentielle, et la région, riche en terres limoneuses, s’intègre toujours davantage dans les circuits de production.
Cette matière noble et naturelle aux multiples atouts est un premier choix pour de nombreuses marques écoresponsables. Zoom sur quatre d’entre elles dont nous avons analysé les produits.
Des marques aux identités diverses
Sensée est une marque de lingerie féminine qui se distingue par son engagement envers la non-toxicité et le respect des muqueuses. Certifiée oeko-tex, la marque utilise le lin pour son aspect doux et hypoallergénique afin d’assurer confort et sécurité à ses consommatrices.
Pangolin est une marque de vêtements qui allie élégance intemporelle et confort, engagée dans une mode régénérative et proposant un vestiaire féminin et masculin à la fois casual et sportswear. Chaque pièce est conçue pour durer, avec des coupes modernes et des tissus de haute qualité, offrant ainsi une alternative écoresponsable aux tendances éphémères.
Linatis est une marque spécialisée dans la confection de chemises en lin pour hommes. Très attachée à la traçabilité, Linatis s’engage à offrir des produits de haute qualité tout en respectant des normes éthiques et durables. La marque a pour objectif de créer son propre atelier de confection afin de maîtriser chaque étape de la production. À terme, Linatis envisage de remonter la filière jusqu’au tissage, assurant ainsi une transparence totale et une qualité irréprochable de ses produits.
Imajine est née de la rencontre de Justine et Morgane, deux collègues inséparables ayant choisi de quitter leur emploi au sein d’une entreprise de e-commerce de vêtements multimarques pour proposer leur vision d’une mode à la fois élégante et ludique. Imajine cherche à répondre aux attentes des femmes modernes en quête de pièces uniques et raffinées. Elle propose une collection de quatre pièces féminines, caractérisées par des tons neutres et un style « girly » avec des détails comme des froufrous et des nœuds.
Si, malgré des univers différents, ces quatre acteurs ont choisi le lin, c’est parce qu’il s’adapte aux envies des créateurs et des tendances : que ce soit en mélange avec d’autres fibres ou en composition intégrale, le lin peut offrir légèreté, souplesse, transparence, ou au contraire, plus de lourdeur, d’authenticité.
Mais ce n’est que l’un de ses multiples atouts.
Le lin, un matériau local et écoresponsable
L’Europe est une région privilégiée pour la chaîne de production du lin, couvrant toutes les étapes de transformation (filature, tissage, confection). L’Europe du Nord concentre ainsi 80% de la production mondiale de lin. Si l’on souhaite privilégier un lin européen, on peut se fier au label Masters of Linen – utilisé par Pangolin, Sensée, Imajine et Linatis – qui certifie que 100 % de la valeur ajoutée du tissu soit produite en Europe.
Au premier rang mondial, la France, qui a réussi en 2022 à réimplanter un savoir-faire qui avait disparu sur notre territoire depuis 1995. Depuis 2022, la French Filature (Eure) transforme les fibres de lin en fils de haute qualité selon la technique “au mouillé”.
En outre, le lin est l’une des fibres textiles les plus écologiques. Sa culture ne nécessite ni arrosage, ni systèmes d’irrigation complexes, ni pesticides. Cette plante pousse rapidement (100 jours) et est arrachée une fois arrivée à maturité. Elle termine alors de manière naturelle son processus de rouissage au champ. Le lin est aussi une culture dite de rotation, occupant la parcelle tous les 6 ou 7 ans, elle favorise les cultures suivantes. Véritable puits de carbone, un hectare de lin retient chaque année 3,7 tonnes de CO2.
Enfin, il s’agit d’une plante zéro déchet. D’une part, aucun solvant chimique n’est utilisé dans la transformation du lin, conservant la fibre 100% naturelle. Ainsi, sans teinture ou traitement chimique, un vêtement en lin peut être composté et enrichir la terre.
D’autre part, si le lin textile est cultivé pour ses fibres longues, les autres parties de la plante ont toute leur utilité et à chaque étape du processus de transformation de la plante, les co-produits sont valorisés :
- Les anas ( partie non fibreuse de la tige ) sont valorisés en énergie ou en paillage.
- Les étoupes de lin sont utilisées pour fabriquer des non-tissés techniques.
Les propriétés techniques du lin en font une matière noble
Que ce soit en raison de sa résistance, de son pouvoir absorbant ou de ses propriétés thermorégulatrices, le lin est un allié confort au quotidien.
Grâce à la longueur de ses fibres, contenues dans la tige de la plante et non dans la fleur, le fil de lin est plus solide qu’un fil de coton. Ces fibres longues procurent aux fils de lin résistance et souplesse, sans effet peluche, ni déformation.
Les fibres de lin sont réputées pour leur haut pouvoir d’absorption de l’eau. Les pectines, ces composés qui associent les fibres entre elles, se gorgent d’eau ou s’en libèrent, selon les conditions climatiques, jusqu’à 20%* de leur poids sans provoquer de sensation d’humidité au toucher. Le caractère hautement hydrophile des pectines permettent aux textiles en lin de sécher plus vite, d’évacuer plus vite la transpiration, et de moins garder les odeurs.
Les propriétés thermorégulatrices le rendent précieux toute l’année : léger en été et isolant en hiver. De fait, il est intrinsèquement antibactérien et hypoallergénique.
